La ferme Aïoli Caganis

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La ferme Aïoli Caganis

Lancé il y a tout juste un an par Fanny et Christophe Lopez, le projet de la ferme Aïoli Caganis (Aïoli pour Bonjour, et Caganis pour le dernier né en Provençal) était autant ambitieux que difficile : faire d’une pinède restée en friche depuis 30 ans une ferme agroécologique et respectueuse de l’incroyable biodiversité locale. Et le pari était loin d’être gagné d’avance.

«Il a fallu dans un premier temps abattre des arbres, défricher, identifier le zonage à mettre en place» explique Christophe, le maraîcher du groupe. Six mille mètres carrés seront dans un premier temps mis en production sur ce terrain de 2,8 hectares, dont le tiers ne sera jamais cultivé afin de respecter l’environnement et la biodiversité. Et c’est ici que le rôle de Vincent Rivière, fondateur et co-gérant d’Agir Écologie impliqué dans la structure prend tout son sens.

«L’idée était de proposer un circuit court, de l’agriculture de qualité à des prix abordables avec de la vente directe tout en préservant l’environnement. En gros, comment la biodiversité pouvait servir afin d’aider le maraichage» explique Vincent, et d’ajouter «nous enrichissons uniquement avec du fumier et du lombricompost, selon les principes de maraichage sur sol vivant. On ne laboure pas. Si le sol est vivant, les insectes vont faire le travail pour nous».

Des bandes fleuries et des haies ont ainsi été mises en place afin de garder les oiseaux, faire venir des coccinelles, des abeilles, dont huit sortes sont présentes sur le terrain. «Nous devons nous servir de tout ce que la Provence nous apporte pour enrichir le sol et nos pollinisateurs. Tout est fait à la main, les seules machines qui sont intervenues ont été utilisées pour dessoucher les arbres» souligne Vincent.

Et le travail commence à porter ses fruits, avec déjà les premières ventes depuis le 15 juillet, avec de belles surprises et des moins bonnes «Les poivrons rouges et les aubergines ont très bien réussi, la mauvaise surprise venant des courgettes qui n’ont pas produit autant qu’espéré» tempère Christophe, et de poursuivre «nous avons aujourd’hui 7 sortes de tomates, tous les haricots, des betteraves, blettes, courges, concombres, courgettes… Nous venons de planter les poireaux, et d’ici 15 jours nous allons planter 25 000 pieds de fraises. Avec pas moins de 47 sortes de fruits et légumes, nous avons misé sur la diversité, et malgré l’acidité du sol, nous atteindrons la pleine production d’ici 3 à 5 ans». Une nécessité pour atteindre le prévisionnel, mais surtout pour rentabiliser l’important investissement financier personnel consenti par les quatre associés.

Car outre le maraichage et la biodiversité, la transformation des invendus et des légumes « moches », c’est l’affaire de Julien Gauchet, chef cuisinier ayant travaillé au sein d’établissements étoilés. «Nous allons revaloriser les invendus en les transformant sous forme de sauces tomates, pestos, caviar d’aubergines, tout en restant avec des prix abordables pour tous. Ce qui nous relie tous les trois avec nos différents corps de métier, c’est cette volonté de partage, ces différences d’identité qui nous font avancer».

Et puisqu’on reparle de biodiversité, comment passer sous silence l’extraordinaire inventaire d’espèces locales découvertes. «Nous avons fait venir des spécialistes de reptiles, de chauves-souris. Nous avons découvert des espèces protégées d’orchidées, des centaines de pieds de bugrane sans épines, des lézards, notamment le psammodrome d’Edwards. Le hibou Grand-Duc est présent ainsi que la chouette chevêche, la huppe ou encore le rollier. Nous sommes dans la région la plus riche de France, mais les gens n’y font pas attention, manquent de civisme. Il faut en prendre soin» explique Vincent, et de rajouter «l’idée globale est de pouvoir faire une place de marché offrant un panier diversifié permettant aux gens de venir dans un environnement où il y a également autre chose à voir. Nous aimerions proposer des ateliers participatifs pour faire des nichoirs, des gîtes support pour les rapaces. Les gens qui viennent à la ferme doivent le faire pour plusieurs raisons, et notamment pour découvrir notre environnement. Nous souhaitons également développer un parcours pédagogique pour sensibiliser les enfants».

Alors, si vous souhaitez découvrir la ferme Aïoli Caganis, c’est au bout du Chemin des Gides à Saint Pierre (suivre le fléchage). La vente à lieu le mercredi matin de 9h à 12h, le jeudi et vendredi soir de 16h à 19h et le samedi matin de 9h à 13h. Contact 06 80 05 96 70.

Calanques

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