Un travail dans l’aéronautique au service qualité d’un côté, métier très carré et paramétré «qui correspond à une partie de ma personnalité, j’aime les règles et les faire respecter», et une passion pour le pop art de l’autre, telles sont les deux facettes d’Alexandra Gaubert, qui se plait à brouiller les pistes. C’est il y a 12 ans, au cours d’une mission dans la région, qu’Alexandra a commencé à faire des toiles, suite à un défi lancé par son compagnon de l’époque à la sortie du Musée d’Art contemporain de Marseille. «Je peux faire pareil !» Une première toile réalisée avec des morceaux de vieux magazines, et le résultat obtenu sera rapidement bluffant, ce qui poussera la jeune femme a poursuivre dans cette voie, agrandissant peu à peu les formats.
«En 2009, j’avais déposé une pub sur le bon coin, et j’ai été contactée par Georges André, directeur de l’Hôtel de l’Europe à Rouen. Il m’a demandé d’effectuer une toile d’un mètre sur deux, dans le thème pop-rock sur les groupes de Rouen, afin de décorer le mur d’une chambre. C’était un établissement atypique, qui recevait beaucoup de groupes. Ce projet fait à distance m’a donné confiance en moi».
C’est ainsi qu’Alexandra a commencé à faire des toiles pour les amis, les connaissances, sans pour autant rebondir ni faire d’école d’art. Le déclic surviendra suite à trois évènements : son arrivée dans la région, la perte de son papa qui la poussera à faire une toile très différente des autres, et enfin la rencontre avec son compagnon actuel qui la rassure sur son potentiel, conscient qu’elle gâchait quelque chose. «J’ai alors commencé à démarcher les galeries avec mes toiles, mais je ne suis pas dans la production. Tout est instinctif, selon mes envies, ce que je vis. Je m’adapte à la demande, à l’air du temps».
Naviguant autour de l’univers musical, comics USA, bande dessinée ou manga, elle utilise la technique du collage, y intégrant depuis deux ans de plus en plus de peinture
«Ca part d’une image, je détourne le sens des photos, j’en fais une autre histoire. A Paris, je déchire les affiches dans les rues pour les récupérer, je chine de vieux magazines. La peinture que j’utilise en système de giclage harmonise tout, fait que tout s’emboite. Certaines toiles sont faites en 2 heures, d’autres me prennent une semaine. Ensuite, je les vernis pour leur donner ce petit côté vintage, ou je les résine» confie Alexandra.
Déjà exposée à Paris à l’Urban Gallery Montparnasse, elle aimerait bien trouver des endroits où accrocher ses toiles dans la région, pas forcément en galerie, mais aussi chez des partenaires, des magasins de déco… car pour elle une chose est sure : le Pop art doit rester populaire et accessible à tous.